Mohamed Ali en compagnie du Roi Hassan II du Maroc, en 1998 , à l’occasion de la célébration du mois de Ramadan. Photo : © Linh Ali – Sipa

 mohammed ali«Je voyageais dans un songe tous les pays aux quatre coins de l’horizon soumis à la règle, à l’équerre et au compas, Les forêts fauchées les collines anéanties, vallons et fleuves dans les fers. Je voyais les pays aux quatre coins de l’horizon sous la grille tracée par les doubles routes de fer, Je voyais les peuples du sud comme une fourmilière de silence »… disait léopard Senghor.

      Ce qu’il appelait lui « son calvaire » était un combat continu d’un homme aux multiples mérites  au-delà du ring. Mohamed Ali s’est éteint en ce mois de juin, ce grand homme qui  a agi pour changer les relations raciales et les opinions des gens.  Le grand boxeur de tous les temps a dans ses funèbres encore une fois fait réunir des hommes et des femmes du monde entier  en livrant un message de paix, contre les inégalités et le racisme. Lui qui avait refusé de faire la guerre au Viêtnam, en cherchant à expliquer à qui voudra entendre l’islam et sa prédilection pacifique et profondément humaine,  il avait porté  un casque de pompier après les attaques t du 11 septembre. Dans ce petit monde, comme disait Rousseau,  où l’homme est né libre et partout il est dans les fers, il est clair que la légende Ali a fait sauter une des chaînes qui nous empêchaient de voir profond dans nos cœurs et nos têtes.

Devenons des « boxeurs » qui se battent au quotidien  pour la paix, essayons tout de même de l’être et devenons « poètes » qui planent là haut pour déconstruire et reconstruire.

Vous avez deviné le prétexte plus haut ; combien avons-nous besoin ces jours ci d’icônes, de figures , de hauts parleurs, de convictions , de voix intrépides qui refusent de se réduire au silence , qui refusent les calculs politiciens obéissant à la  hermétique des intérêts qui ne prônent que le chaos, les cassures, les fissures, les incertitudes, les doutes et la méfiance entre humains .

Je vous rends hommage Mohamed Ali pour votre cri, votre calvaire, votre  conviction à rompre avec ce si mauvais songe de Léopord, et de lui avoir répondu à votre  façon et de quelle sorte ! Je vous rends hommage de là où je suis de  l’Afrique du Nord, du Maghreb, du Maroc, de la mer méditerranéenne et  de  l’Atlantique, au nom de toutes les races  pour les avoir rassemblées sur ta tombe aux côtés de nos voisins américains.

Maintenant, c’est à nous, communauté des mortels, de s’y remettre sans trop tarder ; il nous est demandé plus qu’avant  de saluer, d’écrire, de composer, de  parler, de crier, de chuchoter, d’applaudir, de féliciter, d’encourager toutes les initiatives de rapprochement entre les peuples de la terre et d’œuvrer dans ce chemin de grande haleine et de grand avenir. Nos mots s’élèveront en toute modestie  dans cette nouvelle rubrique pour apporter une petite goutte, un petit souffle, un salut au construit, au réussi, aux bonnes volontés. Paix et liberté ,  Écrivez-les comme Paul Eluard sur le pain, sur la mer, sur les ailes des oiseaux, sur le front de vos amis.

Par Abdelfettah EL FATIN

 Cliquer sur l’image pour lire l’édition de Juillet 2016 (PDF)

 

 

By AEF