Trois sujets suscitent notre intérêt au moment où nous nous apprêtons à boucler cette édition : 1) L’abandon de l’accord de Paris par le Président Trump, 2) la mise à l’index du Qatar par ses voisins arabes et 3) les iftars collectifs au sein des diasporas musulmanes ici au Canada.

Trump, un climato-profiteur ?

En tout cas, il serait tout sauf climato sceptique ! Le dernier des dinosaures de cette espèce serait éteint avec M. Bush fils ! Et il n’y aurait maintenant que des climato-correcteurs (ceux et celles qui s’accrochent à l’espoir de corriger la bêtise humaine; côté climat) et les climato-profiteurs (qui jouent aux ignorants ou qui crient à l’injustice pour faire trainer les choses; afin  que la planète se réchauffe juste assez pour qu’ils puissent faire de bonnes affaires); un jeu (très) dangereux, soulignons-le, sachant que la planète n’a pas de thermostat qu’on fixe à sa guise sur la température désirée et… Ainsi soit-il .

On ne le répétera jamais assez : Cette nouvelle espèce d’empêcheurs de tourner en rond ont au moins 6 raisons pour se soustraire à l’effort international visant la réduction des effets pervers du réchauffement global :

  1. Les changements climatiques n’ont pas que des côtés négatifs;
  2. Parmi les côtés positifs de ces changements, citons l’effet fertilisant du dioxyde de carbone (principal gaz à effet de serre) sur certaines cultures céréalières dont les États-Unis sont de grands producteurs;
  3. Ajouter à cela la fonte de la banquise qui ouvrira une route maritime (quasi permanente entre l’Europe et l’Asie) au nord de l’Alaska (et du Canada) plus rentable que le Canal de Panama ;
  4. Ceci sans oublier les migrations forcées des espèces pélagiques des tropiques vers le nord (donc vers les USA aussi);
  5. Ni d’oublier que le reste du monde n’a d’autre choix que de continuer l’effort de réduire les gaz à effet de serre (servant ainsi de soupape de sécurité). Car c’est ce reste du monde qui commence déjà à écoper des effets négatifs des changements climatiques (diminution des ressources hydriques, chute des productions agricoles, hausse du niveau moyen de la mer…)
  6. Et pour conclure la punition divine (voire la disparition en tout ou en partie) de certains pays touchés par ces effets négatifs et qui se trouvent (comme par hasard) producteurs de terroristes selon la définition américaine. La guerre au terrorisme par climat interposé serait-elle déjà déclarée en catimini ?

Le vilain petit Qatar

Sautons de Trump, le climato-profiteur présumé, au Trump le président qui, à peine avait-il quitté l’Arabie saoudite (avec quelques centaines de milliards de dollars et laissant les pays du golf avec leurs chicanes), qu’une coalition, dirigée par l’Arabie Saoudite, se forma contre le vilain petit Qatar !

Il est vrai que lors de sa visite, M. Trump avait insisté sur le fait que les arabes doivent combattre le terrorisme et, bien-sûr, qu’ils peuvent compter sur l’aide américaine déjà acquise; (milliards saoudiens obligent; selon les mauvaises langues). Il serait aussi vrai que le Qatar finance le terrorisme international (juste pour rire ou sous la pression d’un ou de plusieurs États tiers). Mais le commun-des-mortels n’est pas dans le secret des agences de renseignements. Et ce même commun-des-mortels ne connaît du Qatar que ce ‘’rassemblement’’ de terroristes internationaux (figurant dans le communiqué dénonciateur) et appelé Aljazeera .

Ce groupe de journalo-terroristes serait-il si dangereux pour des pays où le verbe de la libre expression marche au pas cadencé rythmé par les notes des ministères de l’information ? Ce groupe serait-il si dangereux que les pays du Conseil du golf seraient tentés d’essayer les armes américaines, nouvellement promises, sur le vilain petit Qatar ? Le proche avenir nous dira si le petit Qatar sera toujours vivant et… Volera toujours librement après cette peau de ‘’banane’’. Bref, passons !

Diaspora et iftars du dialogue

Ce sont des iftars collectifs organisés sans arrière pensée de prendre le Ramadan en otage, pour en faire une vache à lait périodique, remettant aux autres 11 mois de l’année toute activité  à but lucratif, ludique ou politico-propagandiste et se concentrant sur le seul but d’aller vers l’autre, partager avec lui, au cours d’un repas, la volonté de vivre ensemble, en paix et en Amour , et ce, au-delà de toutes les différences.

Ces iftars commencent à se multiplier et à connaître de plus en plus l’affluence de chrétiens, de juifs et de sans-confession, venant tous pour partager le repas de rupture de jeûne de musulmans qui, de leur côté, n’ont d’autre souci que celui de partager sans rien prendre à l’autre.. Comme le recommanda la sourate en d’autres circonstances : ‘’la nouridou minkoum jaza’en wala choukouran’’ ‘’Nous n’attendons de vous ni merci, ni cadeau’’… Serait-ce un cadeau d’anniversaire (NDLR)

Saluons parmi toutes les initiatives, de cette année, celle (toute récente) du Forum de compétences canado-marocaines (FCCM) sous le thème ’’À la rencontre de l’Autre: un Ramadan inclusif » qui vise (selon un communiqué de ce forum) ‘’à permettre aux Québecois-es de confession musulmane et aux Québecois-es non musulmanes de se réunir et de discuter dans un cadre convivial’’. Et d’ajouter que ‘’Cette activité cherche, de façon plus globale, à rendre nos villes plus inclusives et ouvertes à l’autre ‘’

Certes, ces nouvelles initiatives manquent de temps cette année, mais une chose est quasiment sure : Il ne faudrait pas s’étonner de voir des églises et (ou) des synagogues ouvrir leurs portes, ici au Canada (et spécialement au Québec), pour l’organisation d’iftars du Dialogue désintéressé et de ce Vivre-ensemble dont parle tout chacun.

Par Abderrahman El Fouladi, Maghreb Canada Express, Vol.xv, N° 06, 10 juin – 09 juillet 2017

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