Suite à la bousculade tragique survenue, dimanche 19 novembre 2017, lors de la distribution d’aides alimentaires au niveau de la commune de Sidi Boulaalam, province d’Essaouira (Maroc), tous les appels à la générosité publique et à la distribution d’aides seront dorénavant strictement encadrés au pays.

C’est ce qui ressort d’un communiqué du ministère de l’intérieur marocain, mettant en exergue les hautes instructions royales données au Chef du Gouvernement, au Ministre de l’Intérieur et aux autres départements concernés ‘’afin que toutes les mesures juridiques nécessaires soient prises’’ en ce sens en vue de garantir la sécurité des citoyens tout en préservant la culture du partage ancrée dans les traditions marocaines ancestrales et qui a toujours été très présente dans la société marocaine, tant au niveau de l’Etat, des ONG ou des particuliers’’ et dont ‘’les campagnes médicales, la distribution de dons, les actes de partage et de solidarité en font régulièrement foi’’ (fin de citation).

Rappelons que la bousculade (n’impliquant quasiment que des femmes) a fait une quinzaine de morts (dont 8 femmes mariées et 7 veuves) et a laissé plus de 40 orphelins.

Pourquoi n’y avait-il que des femmes ? Ceci s’expliquerait par le fait que, sur ordre du cheikh Abdelkabir Al Hadidi, président de l’association « Aghissi de mémorisation du Coran et des œuvres sociales’’, les hommes ont été servis les premiers avant la prière d’Al Fajr (petit jour) pour leur permettre de prier collectivement. La priorité a été accordée aux prédicateurs, récitateurs du Coran, muezzins et imams. Les femmes durent attendre jusqu’au matin.

L’opération de distribution des denrées alimentaires de Boulaalam, qui est à sa huitième édition, devrait cette année se dérouler durant trois jours (les 19, 20 et 21 novembre 2017), et ce, sur ordre du cheikh Al Hadidi (auquel certains attribuent de la baraka et un aura de sainteté).

C’est, semblerait-il, pour recevoir des mains « bénies » du cheikh la boite des denrées alimentaires, que la bousculade fut déclenchée et exacerbée.

Outre les instructions royales pour un encadrement législatif stricte de ces opérations en vue de préserver la sécurité des citoyens, ce drame a eu comme autres conséquences l’audition par la justice du gouverneur d’Essaouira et celle (probable) du Cheikh El Hadidi ainsi que la destitution du commandant régional de la gendarmerie royale de ses fonctions.

Par A. El Fouladi pour Maghreb Canada Express.

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