Le mouvement des gilets jaunes est l’événement qui a le plus marqué les Français en 2018, devant les attaques terroristes, et l’augmentation du pouvoir d’achat est leur principale attente pour 2019, selon un sondage IFOP diffusé le 19//12//2018.

Après De Gaulle et le mouvement étudiant de mai 1968 qui a poussé ce dernier à démissionner, la France a été soumise à des gouvernements successifs issus de la Gauche et de la Droite, une alternance avec une politique en essuie-glace qui a rarement apporté quelque chose de positif pour la classe moyenne et la France d’en bas. Il faut appeler un chat un chat, cette dernière, ce sont les pauvres de la République, les laissés pour compte.

Emmanuel Macron n’échappe pas à la règle, car soutenu matériellement par des lobbies industriels  et banquiers d’affaires lors des élections présidentiels ; élu Président, il a tout fait pour leur rendre l’ascenseur.

Lui-même  ancien banquier chez Rothschild, dans son programme, il a commencé par supprimer  l’impôt sur les grosses fortunes (l’IISF), a mis en place la TVA, un impôt qui fait mal au porte-monnaie, car c’est un prélèvement direct. Il a instauré la SCG pour les retraités dont la plupart ont  une maigre retraite. Et a raboté l’allocation pour  le logement  des étudiants de 5 euros. Quelle mesquinerie ! Quand on observe le train de vie des ministres et le salaire des collaborateurs du président. Dernier salaire en date dévoilé, est celui de Chantal Jouanno : 14700 euros brut par mois. Une honte !

Le mouvement des gilets jaunes rassemble des profils divers, des Français de tous bords politiques et de tous âges, dans toute la France. Lancé au départ pour protester contre la hausse des prix des carburants, le mouvement a agrégé de nombreuses revendications.

Les porte-parole des gilets jaunes ont ainsi envoyé aux médias et aux députés un communiqué listant leurs demandes. On y trouve des propositions sur de nombreux domaines, du prix des péages en passant par l’éducation, les salaires, ou encore les droits de succession.

Les gilets jaunes revendiquent : « la Revalorisation du SMIC, défiscalisation des heures supplémentaires, remise en place de l’ISF, hausse du pouvoir d’achat, suspension des taxes sur les carburants, “ne pas toucher à la pension de réversion”, “laisser les retraites de nos anciens tranquilles”, baisse des salaires des députés. » »

Quant au côté structurel, de changement institutionnel, ce sont des revendications « Plus axées sur les institutions politiques la demande d’instauration d’une 6ème République. Selon cette perspective, les Gilets jaunes n’attendent donc rien des institutions actuelles. Ils évoquent à la fois la nécessité d’une assemblée constituante ou d’un référendum. Il s’agit d’une volonté de restitution du pouvoir au peuple dans leur organisation et dans le projet futur. Il faut noter que ces deux ensembles partagent une aspiration, celle d’un référendum d’initiative citoyenne. »

le mouvement des Gilets jaunes est devenu rapidement un mouvement social (et non pas un simple mouvement de grogne contre les taxes ou de refus de consentir à l’impôt) qui a évolué vers des dénonciations mais aussi des constats et des propositions : les injustices fiscales et sociales, la faiblesse des rémunérations rejoignent la mise en cause du manque de services publics de l’Etat (au niveau des transports collectifs dans les zones rurales et périurbaines pour les groupes Facebook locaux) et amènent une idée centrale : celle de l’impasse actuelle des institutions de la Vème République. D’où les demandes de changement de République, de création de nouveaux « outils  démocratiques » comme le R.I.C (référendum d’initiative citoyenne)  ou les assemblées constituantes.

Comme le disait jadis Mazarin à Colbert, il y a quantité de gens en France qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutent d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer encore plus, toujours plus ! Ceux-là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser …..C’est un réservoir inépuisable ! Apparemment, Macron a reçu le message de Mazarin cinq sur cinq.

L’Environnement et la démission de Nicolas Hulot

Comme on peut le lire dans le journal »Le Monde » du 29/08/2018, c’est Nicolas Hulot lui-même qui en fait l’aveu : la politique écologique et climatique du gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux. « Est-ce que les petits pas suffisent à endiguer, inverser et même à s’adapter, parce que nous avons basculé dans la tragédie climatique, et bien la réponse est non », a déclaré le désormais ex-ministre de la transition écologique et solidaire, sur France Inter, mardi 28 août 2018.

Sur les principaux dossiers de son ministère, Nicolas Hulot dit sa déception, voire son impuissance : « Est-ce que nous avons commencé à réduire les émissions de gaz à effet de serre ? La réponse est non », a-t-il reconnu avant d’égrener la liste de ses échecs : la réduction de l’utilisation des pesticides, l’enrayement de l’érosion de la biodiversité, l’artificialisation des sols… Alors que tous les signaux du réchauffement sont au rouge et appellent des solutions urgentes, Emmanuel Macron n’a pas fait de l’environnement la priorité de son quinquennat. Le chef de l’Etat s’est contenté de paroles fortes et de gestes symboliques, mais n’a jamais fait la démonstration qu’il souhaitait changer de modèle économique.

Bien sûr, le ministre de la transition écologique peut se targuer de quelques succès, ou à tout le moins, d’avoir pu limiter les dégâts. La décision d’abandonner la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, à proximité de Nantes, alors que, depuis plusieurs décennies, tous les gouvernements en avaient défendu la nécessité, sans pour autant en démarrer le chantier, fut considérée comme une preuve évidente de son poids auprès d’Emmanuel Macron.

Au début de l’été, l’ex-président de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et l’homme savourait une autre petite victoire. Dans le vaste chantier, désormais reporté, de la réforme des institutions, il obtient de l’exécutif que les mots « environnement, climat et biodiversité » figurent dans l’article premier de la Constitution, et non dans l’article 34, comme l’avait pourtant annoncé le premier ministre, Edouard Philippe, en avril 2018.

Je note quand même une grande déception concernant la COOP 22 qui me tient beaucoup à  cœur.

Sur ses deux gros dossiers, l’agriculture et la transition énergétique, Nicolas Hulot n’a pas réussi à impulser un changement de modèle.

Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur l’Ecologie en France, à lire le livre de Ségolène Royal, « ce que je peux enfin vous dire » sorti le 31/10/2018 chez Fayard.

La percée de l’extrême droite

Au Brésil récemment, en Autriche, en Suède, en Italie, en Hongrie, en Allemagne, la liste est longue. L’extrême droite progresse et sévit comme la peste dans le monde entier. Nous vivons désormais, dans un monde du chacun pour soi. Fini le partage, et la main tendue à l’autre. Celui qui ne s’en sort pas est faible et n’a rien faire dans ce monde. Il faut le laisser à son sort. Laisser mourir les migrants dans la  méditerranée. Qu’ils se noient, ce n’est pas notre problème.

Julien Licourt journaliste au Figaro apporte une explication très pertinente pour ce phénomène de l’extrême qui prospère et qui a encore de belles années devant lui. Il explique que : « Depuis 2001, l’extrême droite gagne du terrain sur le Vieux Continent. On note plus de 250 élections de portée nationale en Europe sur une période de 17 ans. Au fil des années, nombre de pays se foncent, traduisant la progression dans les urnes de cette frange de l’échiquier politique. On note bien, localement, quelques retours en arrière, qu’ils soient le résultat d’un effondrement électoral ou de l’étiolement d’une position jadis bien tenue. On distingue également des zones hermétiques au vote d’extrême droite. Cependant, si cette hausse des résultats électoraux ne se traduit pas par une prise de pouvoir solitaire, elle n’en reste pas moins une tendance visible sur l’ensemble du continent européen. Si bien que parfois la droite traditionnelle ou certains partis dits «antisystèmes» sont tentés par des alliances gouvernementales. Nos sociétés sont toujours dans la séquence politique ouverte par l’attentat commis aux États-Unis le 11 Septembre. Les extrêmes droites également. Si la critique de l’islam et du monde musulman était déjà présente chez elles, ces attentats deviennent alors des éléments centraux du discours néopopuliste.

Les droites extrêmes et radicales européennes sont diverses, multiformes. Les plus folkloriques d’entre elles peuvent revêtir les oripeaux d’époques révolues. Elles sont extrêmement minoritaires. La plupart ont évolué. Elles sont les produits de leurs époques et se sont adaptées aux mutations géopolitiques. Elles ont opté pour des positions politiques qualifiées de nationales-populistes ou de néopopulistes. La volonté de créer un homme et une société nouvelle, en vogue dans la première moitié du siècle, a cédé sa place à la critique de l’État providence et la nostalgie du passé, à la lutte contre le multiculturalisme et aux revendications identitaires.

S’il n’existe pas d’internationale fasciste, il n’y a pas plus d’unicité des extrêmes droites en Europe, et surtout pas dans le temps. IL n’existe donc pas de définition unanime pour attribuer cette étiquette à un parti plutôt qu’à un autre. Quelques traits communs se dégagent tout de même tels que l’idée que la société se comporte comme un organisme vivant ou encore le souhait d’instaurer la préférence nationale. Chacune y rajoute ensuite, selon son histoire ou les réalités nationales, une demande d’ordre, de libéralisme, d’étatisme, le rejet de l’immigration et/ou du multiculturalisme.»

Pour nos lecteurs intéressés par ce sujet de l’extrême droite, je les renvoie vers le chercheur Nicolas Lebourg, spécialiste des extrêmes droites, chercheur associé au CEPEL membre de l’Observatoire des radicalités politiques. IL est l’auteur, avec Jean-Yves Camus, du livre Les Droites extrêmes en Europe, paru en 2015.

Le double assassinat des jeunes touristes scandinaves dans la région de l’Atlas

J’aurai pu terminer cet article sur un point positif, à savoir la victoire de la France pour la  coupe du monde de football 2018, mais l’assassinat de ces deux touristes scandinaves dans la région de l’Atlas au Maroc d’où sont originaires mes parents me marquera à vie. En plus pas loin du jbel Toubkal où il y a une des plus grandes réserve d’étoiles au monde. J’ai écrit récemment un article sur cette réserve dans ce même journal. Quelle a été ma déception quand j’ai appris la nouvelle de cet assassinat !

Comme le rapporte « le Parisien » du 24/12/2018, « Presque un paradoxe. Depuis 2011 et les 17 morts de l’attentat de Marrakech, le Maroc n’avait connu aucun acte terroriste sur son sol. Certes, près de 2000 de ses ressortissants ont grossi les rangs de Daech au fil de ces dernières années. Nombre d’entre eux se sont par ailleurs illustrés dans la vague terroriste qui a touché l’Europe, dont Abdelhamid Abaaoud, cheville ouvrière du 13 novembre à Paris. Mais le royaume chérifien avait su préserver son propre territoire.

Un succès tel dans la lutte antiterroriste qu’il a contribué à faire du Maroc une cible de choix. Fin 2017, un rapport du Combating Terrorism Center (CTC), think tank basé au sein de l’académie militaire de West point, aux États-Unis, notait ainsi que « tout en restant latente, la menace terroriste était réelle », et que si Daech réussissait à perpétrer un attentat au Maroc, « cela aurait une portée symbolique aux conséquences dangereuses pour toute la région ».

Depuis des années le  tourisme dans la région de l’Atlas est la source de vie de ses habitants, de père en fils, et ces assassins ont porté un coup fatal au tourisme, à la réputation du Maroc, et au-delà de tout ça, ils ont supprimé la vie à deux adorables jeunes scandinaves qui adorent la nature, et qui sont encore dans la fleur de l’âge.

Par Mustapha Bouhaddar pour Maghreb Canada Express,, pages 13-14, Vol. XVII, N°1 et 02 , Janvier-Février  2019.

Pour lire  l’édition deJanvier-Février 2019, cliquer sur l’image:

JANVIER-FÉVRIER 2019

 

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