Docteur Zohra Elomari, médecin marocaine, oh combien connue, est décédée il y a quelques semaines à l’hôpital principal de Béni Mellal, après une courte maladie . Sa mort a attristé tous les habitants de Midelt, où la défunte a travaillé des décennies durant.

Elle était une généraliste compétente avec une posture sociale et scientifique impeccables, qui a eu un grand impact sur la communauté.

Dr Zohra Elomari était une personnalité éminente qui a apporté de multiples contributions au bien-être de la société. Elle était médecin, peintre, militante de la société civile et mère de trois fils.

Elle a travaillé comme médecin-chef  responsable du service de la maternité à l’hôpital de Midelt. Avant cela, elle a travaillé pendant une année et demie à l’hôpital d’Ouazzane. Sa carrière de médecin a été très distinguée en raison de son dévouement à sa mission médicale et en raison de sa capacité à communiquer avec les patients et leurs familles; ce qui a laissé une bonne impression chez le grand public ,non seulement à Midelt mais aussi dans toute la région.

Son travail ne se limitait pas à accomplir son devoir, car elle tendait la main pour aider et soutenir ses patients. Son travail médical a laissé de très bons échos dans la région, en particulier chez les plus démunis. Dr Zohra Elomari était un médecin fiable et une source d’inspiration pour toute la communauté. Elle a consacré sa vie à prendre soin des nécessiteux, des malades et des pauvres.

Elle a traité une multitude de conditions physiques, de maladies et d’allergies grâce à l’utilisation holistique des plantes en conjonction avec ses connaissances médicales approfondies. Elle a ainsi été l’une des pionnières de l’utilisation des plantes médicinales pour le traitement des maladies dominantes. Elle a également publié de nombreux articles et un livre  intitulé « Nos plantes médicinales » (en collaboration avec son mari, Dr Mohamed Mouhib).

Ce livre est une véritable référence pour la phytothérapie moderne et une précieuse contribution montrant les propriétés curatives de certaines plantes disponibles au Maroc et leur capacité de combattre différentes maladies et de préserver la santé humaine. Ce livre montre, illustrations à l’appui, l’avantage des plantes médicinales comme remède naturel.

En plus, Dr Zohra Elomari a contribué à la sensibilisation des gens à l’importance d’une alimentation saine et de produits alimentaires complets pour le corps humain.

Outre son travail de médecin, elle était une militante remarquable, qui avait consacré sa vie à aider de nombreuses filles pauvres à poursuivre leurs études. Elle a fourni des conseils aux gens issus des quartiers marginalisés et a combattu la violence faite aux femmes. Elle était respectée pour son soutien aux nécessiteux, aux orphelins et aux malades pauvres. Ses services et interventions humanitaires ont été reçus avec beaucoup d’appréciation et de gratitude.

Dr Zohra Elomari était également une artiste talentueuse. Ses tableaux de peinture, qui ont été présentées dans diverses expositions et rencontres, ont gagné l’admiration du public.

Enfin et surtout, elle a été un modèle pour de nombreuses femmes et hommes. Sa relation avec les gens a été spontanément chaleureuse, ce qui a facilité sa communication avec tous les groupes sociaux et ce qui lui a valu l’estime et l’amour des gens. Elle ne laissait personne venir à elle et repartir sans être plus heureux.

Dr Zohra Elomari a laissé un héritage personnel brillant que les habitants de Midelt et tous ses patients partageront avec fierté et amour. Sa mort signifie que nous avons perdu un médecin très compétent et humaniste qui incarnait les valeurs humaines et un fort attachement à la patrie et à l’identité marocaine.

C’était une femme courageuse ayant un grand cœur et une gentillesse exemplaire. Elle a marqué la société par sa générosité, se sacrifiant pour aider les autres. Elle a aidé des milliers de femmes et d’enfants dans le besoin. Lorsque les gens souffraient de maladies contagieuses, elle faisait preuve de courage et risquait sa vie pour les soigner.

Elle s’occupait des pauvres en leur donnant de la nourriture, de l’eau et un abri. Elle n’a pas gardé son argent pour elle; elle a fait l’aumône aux plus nécessiteux, leur fournissant de la nourriture et des vêtements. Elle n’a pas ignoré les enfants patients de la rue; au contraire, elle s’est occupée d’eux et les a aidés. Elle a voué sa vie aux déshérités de Midelt et d’autres villes du Maroc, partageant son temps entre soins médicaux, peinture et prise en charge des mourants.

Son travail a été une grande inspiration pour tous ceux et celles qui ont chéri et épousé la cause des droits de l’Homme. Elle restera gravée dans la mémoire de sa famille, de ses amis, de ses patients et de sa communauté. Celui qui laisse un bel héritage continue à vivre dans le cœur des gens. « Le sentiment de ne pas être aimé est la plus grande des pauvretés« , disait-elle. S’il est ainsi, cette grande dame au sourire si doux, a quitté ce monde pleine de richesses.

Que Dieu l’ait en Sa sainte miséricorde. Amen !

Par Moha Ennaji, Professeur à l’Université de Fès, et professeur visiteur à l’Université de Rutgers et de l’Université de Mansfield, pour Maghreb Canada Express, page 15, Vol. XVIII, N°01-02 , Janvier-Février 2020.

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