En quelques semaines, la crise pandémique a transformé tout le paysage socio-économique mondial et beaucoup de dégâts sont attendus dans plusieurs secteurs.

Les paradigmes ont changé et le seul secteur qui a tiré son épingle du jeu c’est le digital.

Je viens d’avoir ma retraite en opérant dans le secteur du numérique après  plus de 40 ans d’exercice. Je peux vous dire que cette  pandémie de coronavirus a hissé le secteur à un rang qu’on ne s’imaginait jamais le voir atteindre en si peu de temps.  Le confinement, conséquence de ce fléau, a fait  exploser la demande en  expertises numériques  dans pratiquement tous les secteurs d’activité.

Nous constatons pour cela que les entreprises et les consultants en  technologie digitale ont  subitement vu leurs agendas saturés, sans qu’ils ne soient  préparés à cette explosion de la demande.

En comparaison aux autres secteurs les TIC ont tiré leur épingle du jeu et ne subiront pas la crise au même titre que les autres secteurs. La raison est toute simple.  Les projets qui piétinaient et tardaient à voir le jour se sont vu s’accélérer et des fois changer de cap, en y ajoutant les exigences que cette pandémie a imposées. Ne dit-on pas  que « le malheur des uns fait le bonheur des autres ».

Les entreprises qui ont résisté à cette secousse devront faire face à une métamorphose du paysage commercial le B 2 B et le B 2 C chamboulés, peut-être même ravagés par les faillites d’intermédiaires, de fournisseurs et de clients qui n’auront pas survécu à cette crise brusque. Faute de flexibilité d’adaptation et  de liquidités leur permettant de la remonter. Les experts en études prospectives que nous avons vus défiler dans nos Webinaires  « débat du jour » nous l’ont,  preuve à l’appui, confirmé à plusieurs reprises.

Dans ce futur paradigme de remise en état du paysage socio-économique et éducatif,  les secteurs en relation étroite avec les   technologiques seront en première ligne.

D’un côté, elles seront soumises aux mêmes contraintes de remise en état et de redémarrage, et d’un autre elles devront profiter de la volonté des entreprises échaudées par la crise et désireuses d’accélérer ou d’accéder à la transformation numérique.

La croissance du e-commerce se développera  malgré le dé-confinement

Les services en lignes et principalement les métiers qui fleuretaient avec la technologie comme le ravitaillement alimentaire en ligne, l’enseignement à distance, la télémédecine, le coaching et bien d’autres se sont finalement imposés. Ils se sont intronisés par la force des choses chez les résistants au changement qui ont adopté un revirement à 360° avec une exigence de la qualité de  service. Ceci s’est également accompagné par la création et le développement de nouveaux métiers  avec l’Uberisation  de  plusieurs services.

Pour le cas du Maroc

Les conclusions issues des rapports du bureau d’étude McKinsey ont révélé que les priorités de développement au Maroc à moyen terme (sur les 3 à 5 prochaines années),  après la sortie de la crise du Covid, devraient être  dans le secteur du digital notamment.

Une accélération, sans précédent, dans la digitalisation des services de l’Administration au profit des citoyens et investisseurs, ainsi que celle de l’économie avec une création d’un écosystème technologique, aboutira à termes à une convergence totale vers une société digitale inclusive.

McKinsey propose, comme priorités, une série d’actions à entreprendre à (…) court terme  qui pourront améliorer la trajectoire des indicateurs socio-économiques  et garantir une croissance comprise entre 2% et 3% par an. En boostant l’investissement dans le numérique et les applications orientées services en ligne les investissements publics (santé et éducation), les industries locales et le secteur primaire seront tirés vers le haut.

Ces propositions découlent des grandes tendances et ruptures pré et post-Covid, observées au niveau international, ainsi que l’analyse des risques et opportunités de la situation actuelle du Maroc.

Dans les 5  grandes tendances mondiales suivantes,  le digital occupe une place prépondérante jamais observée auparavant:

  • Retour de l’État comme agent économique important ;
  • Réallocation durable des dépenses des ménages ; modification des modes de consommation avec une accélération de l’adoption du commerce en ligne ;
  • Raccourcissement des chaînes d’approvisionnement ;
  • Accélération spectaculaire de l’adoption technologique et digitale par les Etats, les entreprises et les citoyens ;
  • Croissance du développement technologie et de la demande en énergies vertes ;
  • renforcement de nouveaux secteurs stratégiques (technologie médicale, télécommunications…).

En conclusion, le constat unanime penche vers, sans équivoque vers le digital  qui devient, de facto,  la pièce maitresse sur laquelle se basera le monde dans son développement de demain. Cette génération se souviendra pour longtemps de ce revirement historique qui a impacté négativement plein de paradigmes, à l’exception du digital qui s’en sort, renforcé et revigoré pour s’imposer à se détracteurs de la veille en tirant, par la même occasion, son épingle du jeu de la crise de la COVID-19.

Par Abderrazaq MIHAMOU (Expert en digital  et coach professionnel certifié Chef d’entreprises) pour Maghreb Canada Express, Vol. XVIII, N°07 , page 12, JUILLET 2020.

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