Accueil  

POINT DE VUE

UPDATE: 23/01/03


PARTENARIAT MAGHREB-CANADA

Vu par le Canada


SITES OFFICIELS

Algérie Canada Libye  Maroc Mauritanie Tunisie 


Reporters sans frontière


PRESSE OFFICIELLE

Algérie Libye  Maroc Mauritanie Tunisie 


APPELS D'OFFRES

Algérie Canada Libye  Maroc Mauritanie Tunisie 


SELECTION / COUP DE COEUR

http://www.elmandjra.org/

 

 

Point de vue


L’ANTISEMTISME TEL UN EPOUVANTAIL

Si dire la vérité, cela nous vaut un procès, nous sommes prêts

JE PROTESTE

Silvia Cattori

Les propos tenus par le Président du CRIF sur les ondes de France Culture le 25 janvier 2003, m’ont profondément révoltée. Ce Monsieur accuse ni plus ni moins des gens de gauche, des gauchistes - comprenez les membres de la société civile internationale qui se sont senti le devoir moral de protéger le peuple palestinien menacé dans son intégrité par les forces d’occupation israéliennes - d’incarner le nouveau visage de l’antisémitisme. Ceci bien évidemment pour les avertir, qu’attention, le tribunal n’est pas loin.

Ce qui reviendrait à dire, qu’apporter secours aux victimes de la répression israélienne, est un délit. Cela confine à l’absurde. Ce recenseur méthodique de tout acte supposé illicite, se garde bien de dire qu’il y a, dans chaque manifestation contre ce qui peut symboliser l’Etat raciste d’Israël, un lien de cause à effet; les gestes de colère se multiplient quand les offensives de la troisième puissance du monde culminent en intensité et violence dans les territoires occupés. Violence qui a une part de responsabilité dans l’enchaînement des faits.

Vivant en Suisse, je connais pas ce Monsieur. Mais ses propos - qui ont pour dessin de dénaturer le témoignage de ceux qui dénoncent les crimes de l’armée Israélienne - sont écœurants. En cherchant à disqualifier par des accusations d’antisémitisme répétées à l’envi toute personne qui ne considère pas les Palestiniens comme des criminels, ce Monsieur se disqualifie lui-même.

Le Président du CRIF n’a pas peur des mots qui tuent. Mais il a peur des vérités qui risquent d’éclabousser Israël. L’intimidation intellectuelle a profité jusqu’ici à ceux qui ont intérêt au statu quo ; c’est-à-dire à ceux qui, en Israël, ont l’avantage des armes ; je veux dire les colons juifs et les militaires qui dépossèdent les Palestiniens de leur terre. Ainsi tous les moyens sont bons pour que les Israéliens puissent continuer de régner en maître sur les territoires occupés.

Les Juifs ne sont pas des êtres à part dans la société civile. Tout comme Israël n’est pas un Etat à part dans la société des Nations. Il s’agit d’une société, d’un Etat, qui peuvent êtres critiqués comme n’importe quelle société, n’importe quel Etat. Pourquoi vouloir étouffer la vérité dans l’oeuf ? S’en prendre à des honnêtes gens choqués de ce qu’ils ont vu : qu’une fois passé l’uniforme les Israéliens sont capables des pires saloperies. Je sais ce que peuvent éprouver de sentiments d’impuissance, de culpabilité, d’étouffement, ces témoins de la société civile une fois rentrés chez eux.

A cause de cette chape de silence qui pèse sur eux, et de cette confusion bien orchestrée, entretenue par ces défenseurs inconditionnels d’une politique de répression massive contre les Palestiniens, qui n’hésitent pas à mentir et à moucher ces témoins embarrassant qui la dénoncent. L’antisémitisme, brandi tel un épouvantail sert à nous museler.

Antisémite José Bovè et ceux, qui comme lui, dénoncent ce qu’ils ont vu : l’innommable ? Exprimer sa colère contre l’arrogance d’un peuple dominateur qui écrase un autre peuple, n’a absolument rien à voir avec l’antisémitisme. Nul ne peut plus ignorer où sont les nouveaux antisémites. Ils sont en Israël. Et ce sont les Palestiniens qui en font les frais. Ils se comptent non pas en milliers, mais en millions. Ils sont rangés du côté des partis ultra orthodoxes, des partis religieux racistes. Ils affichent leur supériorité sur tout ce qui n’est pas juif. Ils cultivent la haine de l’Arabe, tirent profit de la logique d’apartheid très sophistiquée et autres barbaries coloniales. Quelque chose d’inimaginable et difficile à expliquer ; il faut le voir pour y croire.

Un Sud-africain rencontré à Hébron - une ville émouvante, une ville à l’agonie, qu’étranglent les colons juifs armés les plus extrémistes - disait qu’en comparaison avec l’apartheid israélien, l’apartheid que pratiquait l’Afrique du Sud, était quelque chose de paradisiaque. C’est là où le bât blesse. Les Israéliens ont ceci d’unique qu’ils peuvent se montrer ouvertement racistes, pire, tuer des enfants, voler des terres, dégrader toute une population, sans craindre d’être traduits en justice. Il ne viendrait jamais à personne l’idée de leur faire des procès à ces intouchables. Surtout pas aux avocats mandatés par le Comité Juif Mondial. Quand on songe que depuis 1995 le CJM et des avocats new-yorkais s’en prennent à des pays inoffensif comme la Suisse, leur cible préférée ; hier pour lui faire rendre gorge sur les fonds dits en déshérence ; aujourd’hui pour lui tordre le cou sur les liens commerciaux avec l’Afrique du Sud - on croit rêver ! Pourquoi deux poids deux mesures ? La Suisse, a versé un milliard à ces gens redoutables, (contre des sommes dérisoires trouvées dans les coffres) pour des crimes contre l’humanité qu’elle n’a jamais commis ; alors que les crimes qu’Israël commet contre les Palestiniens de nos jours, restent totalement ignorés, impunis. Ceci pour dire que la Suisse a cédé à la culpabilité, et à la peur savamment véhiculée. La peur de se mesurer à ces combinards, à cause de cette épée de Damoclès. Ils ont le vent en poupe. Je veux parler du Lobby Juif, des faucons israéliens, qui comme le Président du CRIF, n’ont pas peur d’user de ce mot d’antisémitisme pour vous plier. Il faut le dire haut et fort : nous sommes nombreux à ne plus vouloir marcher dans cette combine. C’est en son nom qu’on humilie l’Arabe, que l’on casse du Palestinien.

Qu’il soit juif ou chrétien ou musulman chacun a droit à la dignité, au respect, à la reconnaissance. Un Juif pèse du même poids qu’un Palestinien. Je ne vois pas pourquoi les Juifs qui demandent cette reconnaissance pour les victimes du nazisme peuvent refuser cette reconnaissance aux victimes palestiniennes. Le terrorisme de l’Etat israélien, quoi qu’on en dise, est chose infiniment plus grave que l’acte isolé d’un enfant - à qui l’on interdit un développement normal d’enfant, un toit, une éducation, une vie d’enfant tout court - dont le corps se transforme en bombe, de rage, de frustration, de désespoir.

Ceux qui s’attachent à protéger les Palestiniens ne sont pas contre les Israéliens. On aime, on n’aime pas… on ne peut pas se forcer à aimer un pays, un gouvernement, une personne qui falsifient l’histoire, méprisent plus faibles qu’eux, ni ces fleurs vénéneuses, qui, comme Mosieur Finkielkraut, cherchent à cacher la vérité pour couvrir de leurs longs bras les criminels. On aime on n’aime pas… si aimer les Palestiniens, si secourir les victimes d’une oppression brutale, c’est encourir le risque d’être traduit en justice, et bien soit. Nous sommes prêts.

En Israël, on rencontre malheureusement beaucoup, de ces arrogants fraîchement arrivés de Russie, d’Argentine, de France, ravagés par la haine de l’Arabe, surtout.

Or que rencontre-t-on en Palestine ? Un peuple qui se montre tout de suite accueillant, prêt à vous aimer, s’il se sent accepté. Un peuple qui n’exprime jamais de sentiment de haine contre les Israéliens. Les Palestiniens vous disent que ce n’est pas le Juif qu’ils combattent, mais l’occupation militaire qui les étouffe. Les Israéliens qui vont chez les Palestiniens pour autre chose que pour les réprimer, qui y vont en ami, le savent fort bien ; on les accueille à bras ouverts.

Reste l’humiliation, qui est la raison profonde de la lutte des Palestiniens. La reconnaissance est un besoin profond pour toute société humaine. Les Palestiniens se battent pour elle, pour leur dignité. C’est notre devoir humain de les aider. Quoi que l’on en dise, le ghetto de Varsovie est toujours d’actualité. Il s’appelle Naplouse, Jénine, Qalquilia, Tulkarem, Naplouse, Hébron. Le fait que les Juifs ont été les victimes du nazisme, ne les autorise pas à se venger contre les Palestiniens, qui eux n’y sont pour rien.

Tout cela génère tant de souffrance ! Souffrance qui s’échappe des récits, qui comme une plainte, arrivent quotidiennement jusqu’à nous. Ici c’est un professeur palestinien qui raconte : « … Les six ou sept jeunes, âgé je présume de 15 à 25 ans, ont été mis à genoux au bord de la route, les mains ligotées derrière leur dos et les yeux bandés. On aurait dit qu’ils se sentaient préparés à être exécuté. Je peux te dire cher frère que ces jeunes-là, n’ont nullement été traité comme des hommes, ni comme des sous-hommes. Je n’ai même jamais entendu parler de gens qui auraient traité un animal de cette manière. Les soldats les faisaient se lever à tour de rôle et leur donnaient des gifles et des coups de pieds avec une telle violence, une telle haine. L’un des soldats, qui devait être âgé de 19 à 20 ans, s’est approché de l’un des Palestiniens assis sur ses genoux, il lui a mis son pelvis à la hauteur du visage, puis il a ouvert la braguette faisant semblant de se préparer à lui pisser dessus. Pendant ce temps, toute la patrouille éclatait de rire. Tu sais, en 35 ans d’existence, je ne me souviens pas avoir éprouvé de tels sentiments de rage, d’humiliation, de colère et surtout d’impuissance. Et je me demandais ce que devaient ressentir ces jeunes à ce moment-ci (…) Je suis furieux, je l’admets. Maintenant tu en connais la raison. Mais je veux te rassurer : je suis loin d’être brisé. Nos enfants apprendront toujours à aimer la vie. Ils comprennent fort bien que c’est cela l’occupation et ils apprendront à se défendre du mieux qu’ils le peuvent…(…) »

Je ne vois pas pourquoi tous ceux qui ont à cœur de dénoncer ce qu’ils ont vu d’effroyable en Palestine, doivent se sentir culpabilisés, par ceux-là mêmes qui ont du sang frais sur les mains. Les soldats israéliens ratissent, déportent, torturent. Ils exécutent de sang froid un Palestinien toutes les trois heures ; ils ont une préférence pour les jeunes garçons. Vous ne pourrez pas nous dire demain que vous ne le saviez pas.

Silvia Cattori

25 janvier 2003

 

 

PRESSE COMMUNAUTAIRE

Alfa 

Le lien Maroc-Canada


SITES COMMUNAUTAIRES

Yabilidi.com

immigrer.net


RADIO EN DIRECT

Algérie Canada Maroc Tunisie 


SPORTS

Maroc-Sports News

Tunisie sports

Maxifoot.fr


TOURISME

I Love Marrakech

I Love Casablanca

 

 

Accueil

Copyright Janvier 2003

Maghreb-Canada Hebdo

Montréal Canada

info@maghreb-canada.ca